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Les couleurs dans The Grand Budapest Hotel.



Le film embarque le spectateur dans l’histoire de Monsieur Gustave, concierge du Grand Budapest Hôtel, et d’un jeune porteur, Zéro Mustafa. Ces deux personnages vont se lier d’amitié en se retrouvant mêlés à la disparition d’une peinture, un meurtre et une guerre en cours. 



Le film a été fortement apprécié pour ces couleurs agréables et son esthétisme distingué. Nous retrouvons l’histoire même du film dans le choix des couleurs. A premier abord, le Grand Budapest Hôtel paraît féérique avec sa façade rose clair, bleu et blanche. Cela rappelle les couleurs de l’enfance, l’extérieur de l’hôtel paraît idyllique. Quand on pénètre à l’intérieur, l’accueil et les ascenseurs sont peints en rouge vif et le personnel à un uniforme violet.
















Les couleurs de la façade symbolisent l’innocence et la nostalgie de l’enfance. Nous retrouvons cette nostalgie clairement évoquée par Zéro Mustafa qui raconte son histoire. De plus, cette nostalgie domine la manière dont Zéro raconte l’histoire. Les couleurs sont vives, joyeuses, les personnages sont comiques. Tout cela adoucit les malheurs subis par Zéro et Monsieur Gustave (meurtres, vol, guerre, prison.) C’est là que le symbolisme de l’intérieur entre en jeu, le rouge des ascenseurs et de l’accueil font écho à la violence et le violet du personnel, au deuil. Zéro a perdu ses parents à cause de la guerre et sa femme, Agatha, meurt de la grippe. Ces couleurs font écho à son malheur. Seulement, ces petits éléments sont engloutis par la nostalgie omniprésente dans l’histoire et le décor. 







Les couleurs de l’hôtel montrent l’illusion des deux personnages principaux, tous les deux attachés à cet imaginaire qui n’a jamais existé. D’ailleurs Zéro le cite très bien en évoquant Monsieur Gustave : « Pour être franc, je pense que son monde s’était volatilisé bien avant qu’il n’y soit entré mais je tiens à dire qu’il a très bien entretenu cette illusion, avec une grâce remarquable. » La morale de l’histoire fait comprendre que pour survivre, les personnages doivent avoir recours au souvenir et à l’imaginaire. 



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