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Couleur & bayadère






Les navigateurs portugais découvrent la route des Indes dès le XVe siècle. Dérivé du verbe portugais bailar qui signifie danser, bayadère vient de bailadeira qui désigne, en Inde, une danseuse sacrée ou toute femme dont la profession est de danser pour les dieux devant les temples. Bayadère a d’ailleurs conservé sa variante orthographique balliadère, certes vieillie mais plus proche de son origine lusitanophone. Dès 1638, le mot a été rapporté par les marins portugais dans l’Histoire de la Navigation aux Indes Orientales. Souvent considérée comme un délice exotique, entre danse voluptueuse, luxuriance romantique et sensualité lascive, la bayadère a inspiré fin XIXe siècle un célèbre ballet du répertoire chorégraphique classique, narrant les amours d’un guerrier et d’une esclave bayadère...



La rayure, l’air de rien, avec son air de ne pas y toucher, déconstruit la couleur, l’affranchit, lui donne une originalité, un ton d’insouciance et d’exotisme qui n’appartient qu’à elle. Et cet usage de la bayadère dont tous les indicateurs annoncent le grand retour est un signe de l’époque, un temps nouveau épris de liberté, d’espaces nouveaux de créativité, de nouvelles expressions originales. Les barreaux des rayures sont les seuls que l’on peut désormais supporter, les seules rayures à l’horizon dont l’air du temps a envie… 


Pour la première fois, ce carnet de couleurs un peu spécial est réalisé en collaboration avec une agence de communication et de design spécialisée en gestion des identités des marques, Bayadères la bien nommée ! Une agence de com complémentaire au travail de la couleur et qui nous est proche, par l'esprit, par la façon de bien faire et par la situation géographique. Ensemble, entre République et Bastille, cap sur la rayure, cap sur la bayadère ! 


Rayures, couleurs alternées, lignées…, pour en savoir plus sur l’usage de la couleur, pour recevoir les notifications mensuelles d’A3DC, un mail à contact@atelier3dcouleur.com et vous serez abonné. 
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