L'idée paraissait alléchante et Rayfish avait bien capté l'air du temps... ou plutôt l'air marin : réaliser des chaussures quasiment uniques, à la demande et sur mesure, à partir de peaux de raie dont l'apparence, selon les souhaits du client, pouvait être maîtrisée par des manipulations génétiques sur les embryons de raies...
L'offre de Rayfish était donc la suivante : offrir à tout le monde le summun de la personnalisation poussée à son comble, en proposant à ses clients de produire la paire de chaussures qu'ils souhaitent exactement. Avec une matière de rêve : des chaussures de tennis personnalisées à l'extrême, faites d'un véritable cuir en peau de raie ! Fort d'une expérience annoncée de 10 ans, Rayfish disait recourir à une technique permettant d'obtenir des peaux de raies entièrement bio et à la demande en termes de couleurs et de motifs. Par simples manipulations génétiques, utilisant à bon escient l'ADN stocké dans sa bibliothèque génétique, et après avoir identifié les gènes responsables de la couleur et du graphisme, Rayfish implantait le module de 'supergènes synthétiques' dans les embryons de raies, afin de mettre en gestation de futurs cuirs pour des chaussures sur-mesure ! ?
Certains y ont cru. Non pas que le cuir de raies ou d'autres poissons n'ait déjà fait ses preuves, à l'instar du galuchat, mais de là à pousser le bouchon aussi loin, il y a un pas, même si l'entreprise est basée à Bangkok... L'affaire n'était qu'une vaste supercherie, et les couleurs et motifs, obtenues par de très artisanaux et très classiques moyens de faire... Dommage pour la poésie et pour le rêve, tant mieux pour la nature et pour les bébés-raies !
Commentaires
Enregistrer un commentaire