Accéder au contenu principal

Gammes de couleurs, couleurs de gammes




Nouveau carnet de couleurs, le premier cahier édité en 2012, comme pour marquer d'une pierre blanche une nouvelle époque, celle de la fin des tendances et de leur influence... La mode est morte, vive la mode ! On efface tout et on recommence, de façon plus raisonnable, plus durable, plus consciencieuse, et surtout, de façon moins futile et moins capricieuse.
On met les bureaux de style et leurs cahiers au feu, bien conscients que leurs tendances sont devenues vaines, sans fondement et sans écho. Que la monde de la rue ne les suit plus, ne s'en inspire plus... Qu'elles n'aient plus d'impact dans la vie quotidienne est un terrible désaveu pour les modeux. La réalité est que désormais, chacun est maître de son propre style, l'artisan de son propre look, le créateur de sa propre personnalité.
Les podiums, les fashion weeks, les défilés prêtent aujourd'hui plus à sourire qu'à inspirer, la mode n'est plus qu'affaire de spectacle et de spectaculaire, un rôle qu'elle assume parfaitement sur scène, au théâtre, pour la danse contemporaine ou à l'opéra. Les créateurs et leurs ateliers sont aujourd'hui légion à être appelés pour la création de costumes de scène uniques, fantastiques, merveilleux, créatifs. La mode est devenue représentation, spectacle, art exceptionnel, mise en scène, rêve. Elle a quitté l'univers du quotidien et de la rue, de la vraie vie. En ce sens, les tendances sont mortes...


Il est grand temps de revenir aux fondamentaux de la couleur. Le travail bien fait de la couleur est un exercice discret, long et patient.
C’est un juste retour des choses que la reconnaissance du travail humble de réflexion de la couleur, cette pratique d’atelier qui, avec passion et persévérance, permet une conception sereine et raisonnée de la couleur, l’exercice mesuré de construction de gammes de couleurs équilibrées et harmonieuses, à l’étendue idéale et à la dimension esthétique clairement maîtrisée. Car la conception de gammes de couleurs est un métier d’artisan, celui du travail bien fait, solidement réfléchi, à la fois terre-à-terre, pragmatique et à la fois plein d’imaginaire, nourri d’idéal. Ce beau métier a un nom, celui de coloriste.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

couleur & architecture... dingues !

L'architecture contemporaine, quand elle se défoule et se lâche, associe souvent humour, rêve, fantaisie et couleur. Au-delà de la performance et de la créativité, de la surprise devant tant de liberté dans l'usage de lois défiant gravité, équilibre et normalité, voilà un petit palmarès parmi 15 excentricités non dénuées de charme, trouvées ici et là de par le monde... La légende de cette maison-coquillage mexicaine servant d'introduction à cet inventaire à la Prévert est en fin d'article... 1. Maison molle (Sopot, Pologne) Construite de janvier à décembre 2003, les architectes de ce projet fondu sont Jan Marcin Szancer, célèbre artiste polonais et illustrateur de livres pour enfants, et Per Dahlberg, un peintre suédois vivant à Sopot. Maison molle (Pologne) 2. La Forêt en Spirale d'Hundertwasser (Darmstadt, Allemagne) Cet ilôt de verdure a été construit à Darmstadt entre 1998 et

Le bleu, l'architecture et l'Alsace

Trente ans après le concept de Géographie de la couleur© de Jean-Philippe Lenclos qui établissait le constat des couleurs dans l'architecture traditionnelle des provinces françaises, il est intéressant de prendre en compte les dérives constatées aujourd'hui en matière de coloration des façades. Autrefois, douces et subtiles, liées à la qualité des matériaux locaux, des pigments naturels, des sulfates de fer, du bleu de méthylène, du bleu de cobalt... voire du bleu de lessive, les façades des maisons alsaciennes présentaient des colorations fugaces, douces, patinées car estompables avec le temps. Les façades sont aujourd'hui toujours plus colorées, tant en ville que dans les villages, principalement à cause des nouvelles solutions techniques apportées par les produits industrielles, peintures et enduits. Le phénomène est intéressant car il est général et l'œil avisé saura reconnaître partout cette volonté de toujours plus de couleur, au détriment du charme, de la patine

Les couleurs dans The Grand Budapest Hotel.

Le film embarque le spectateur dans l’histoire de Monsieur Gustave, concierge du Grand Budapest Hôtel, et d’un jeune porteur, Zéro Mustafa. Ces deux personnages vont se lier d’amitié en se retrouvant mêlés à la disparition d’une peinture, un meurtre et une guerre en cours.  Le film a été fortement apprécié pour ces couleurs agréables et son esthétisme distingué. Nous retrouvons l’histoire même du film dans le choix des couleurs. A premier abord, le Grand Budapest Hôtel paraît féérique avec sa façade rose clair, bleu et blanche. Cela rappelle les couleurs de l’enfance, l’extérieur de l’hôtel paraît idyllique. Quand on pénètre à l’intérieur, l’accueil et les ascenseurs sont peints en rouge vif et le personnel à un uniforme violet. Les couleurs de la façade symbolisent l’innocence et la nostalgie de l’enfance. Nous retrouvons cette nostalgie clairement évoquée par Zéro Mustafa qui raconte son histoire. De plus, cette nostalgie domine la manière dont Zéro rac