Accéder au contenu principal

Couleurs du Land Art







Le Land Art a besoin de la photographie. Utilisant la nature comme cadre d'exposition et ses matériaux comme matières premières de la création, les œuvres sont d'extérieur, exposées aux éléments, loin de tout. Ainsi, la diffusion du Land Art n'est-elle possible que par l'image, l'impression, l'édition. Cela, d'autant plus que l'oeuvre est soumise à l'érosion naturelle et à la destruction. Si les Earthworks sont des altérations durables du paysage, la plupart des œuvres du Land Art relèvent plutôt de l'art éphémère, vouées à plus ou moins longue échéance à la disparition sous l'effet des éléments naturels.
Avec les artistes du Land Art, la nature n'est plus simplement représentée mais c'est au cœur d'elle-même que les créateurs travaillent. Ils veulent quitter les musées et les galeries avec leurs tickets d'entrée et heures d'ouverture afin de véritablement « sortir des sentiers battus ». L'œuvre doit être non plus une valeur marchande vouée à une élite mais une véritable expérience liée au monde réel. In situ, les artistes utilisent les matériaux de la nature (bois, terre, pierres, sable, rocher, eau...). Ils creusent, déplacent, transportent, accumulent, griffent, tracent, plantent... et jouent de la couleur naturelle des éléments et de la force de leurs contrastes. L'effet peut être principalement décoratif, comme les oeuvres de Michel Davo, à découvrir sur son site Art & Nature... Il peut aussi avoir la force des oeuvres d'Olafur Eliasson, ce jeune artiste islandais qui explore la relation entre nature et technologie, lorsque des éléments tels que la température, l'olfactif ou encore l'air se convertissent en éléments sculpturaux. Ainsi l'eau pulvérisée sous forme d'un fin rideau de pluie diffracte-t'elle la lumière projetée, faisant apparaître de magiques arcs-en-ciel à partir d'un simple tuyau d'arrosage percé. Une sorte de magie, de poésie et de spirituel dans le quotidien le plus... terre-à-terre.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le bleu, l'architecture et l'Alsace

Trente ans après le concept de Géographie de la couleur© de Jean-Philippe Lenclos qui établissait le constat des couleurs dans l'architecture traditionnelle des provinces françaises, il est intéressant de prendre en compte les dérives constatées aujourd'hui en matière de coloration des façades. Autrefois, douces et subtiles, liées à la qualité des matériaux locaux, des pigments naturels, des sulfates de fer, du bleu de méthylène, du bleu de cobalt... voire du bleu de lessive, les façades des maisons alsaciennes présentaient des colorations fugaces, douces, patinées car estompables avec le temps. Les façades sont aujourd'hui toujours plus colorées, tant en ville que dans les villages, principalement à cause des nouvelles solutions techniques apportées par les produits industrielles, peintures et enduits. Le phénomène est intéressant car il est général et l'œil avisé saura reconnaître partout cette volonté de toujours plus de couleur, au détriment du charme, de la patine ...

Couleur du mois : couleur de Père Noël

  La Légende de l’évêque Saint Nicolas veut que le saint ait ressuscité trois petits enfants qui étaient venus demander l'hospitalité à un boucher. Celui-ci les accueillit et profita de leur sommeil pour les découper en morceaux et les mettre au saloir. Sept ans plus tard, Saint Nicolas, passant par là, demande au boucher de lui servir ce petit salé vieux de sept ans. Terrorisé le boucher prit la fuite et Saint Nicolas fit revenir les enfants à la vie. Cette légende est à l'origine d'une célèbre chansonnette : "Ils étaient trois petits enfants qui s'en allaient glaner aux champs..." Nicolas de Bari est un évêque de l'empire d'Orient renommé pour sa Charité et sa Foi combative. Plus connu sous le nom de Saint-Nicolas, il est évêque protecteur de la ville grecque de Myre, aux confins de l'actuelle Turquie, au 4e siècle après Jésus-Christ. De son vivant, Nicolas de Myre fut le protecteur des enfants, des veuves et des ...

Les couleurs dans The Grand Budapest Hotel.

Le film embarque le spectateur dans l’histoire de Monsieur Gustave, concierge du Grand Budapest Hôtel, et d’un jeune porteur, Zéro Mustafa. Ces deux personnages vont se lier d’amitié en se retrouvant mêlés à la disparition d’une peinture, un meurtre et une guerre en cours.  Le film a été fortement apprécié pour ces couleurs agréables et son esthétisme distingué. Nous retrouvons l’histoire même du film dans le choix des couleurs. A premier abord, le Grand Budapest Hôtel paraît féérique avec sa façade rose clair, bleu et blanche. Cela rappelle les couleurs de l’enfance, l’extérieur de l’hôtel paraît idyllique. Quand on pénètre à l’intérieur, l’accueil et les ascenseurs sont peints en rouge vif et le personnel à un uniforme violet. Les couleurs de la façade symbolisent l’innocence et la nostalgie de l’enfance. Nous retrouvons cette nostalgie clairement évoquée par Zéro Mustafa qui raconte son histoire. De plus, cette nostalgie domine la manière dont Zéro...