Façade d'une chapelle romaine baroque en voie de réhabilitation : les couches superposées de couleurs montrent bien une accentuation progressive de la teinte au cours des siècles et des étapes de restauration...
Jusqu’à une période récente, en Italie, la couleur des façades de l'architecture n’intéressait personne et l’état de dégradation des enduits et de la pierre contribuaient à l’impression de pittoresque.
Depuis peu, une grande attention est portée aux couleurs des édifices, comme si l’essence de l’architecture passait par son élément le plus représentatif, celui qui attire l’attention : la coloration des façades. Il est vrai que l’accélération des processus de dégradation des matériaux de surface, les parties les plus exposées de l’architecture, ont contraint à intervenir à de nombreuses reprises et à prendre des mesures de conservation dont le résultat le plus visible pour le passant tient au changement de couleurdes façades.
Les XVII et XVIIIe siècles privilégient des teintes très claires, visant à dématérialiser et à alléger l’architecture souvent imposante. Les couleurs de base sont celles du travertin et de la brique, dans une extrême variété de nuances, si chères à la Renaissance romaine. De même apparaissent les couleurs pastel diffusées dans toute l’Europe civilisée ou la fameuse « couleur de l’air », pour fondre dans le ciel la pesanteur des constructions, ou encore le gridellino (du français « gris de lin »). La couleur de la pierre, le travertin, continue à être dominante. Ce sont les teintes de la Rome immortalisée par Van Wittel ou Pannini.
Vu et photographié tout récemment, le grattage des murs d'une chapelle en cours de réfection prouve assez ce progressif renforcement de la couleur, au cours des siècles et des périodes de restauration successives. Plus l'on décroûte, plus la couleur est légère et subtile. Rome énonce clairement vouloir retrouver sur ses bâtiments cette palette subtile héritée de la Renaissance, du baroque et de son âge d'or...
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