Un avant/après qui ne trompe pas ! Au vu des 2 photos, le bénéfice obtenu par la couleur est sans appel... L'état des lieux présentait les halles couvertes du marché de Villiers-s/Marne comme un bâtiment moderniste des années 70, implanté en plein cœur de ville. Sa position est aussi centrale que son importance dans le quotidien des habitants, puisqu'il est un lieu privilégié d'approvisionnement en denrées alimentaires fraîches et maraîchères. Et un lieu privilégié aussi, car un marché éphémèrement périodique est un moment de vie et d'animation dans le centre de Villiers, selon un rythme et une cadence connus de tous les habitants. En dehors des jours de marché, il y a longtemps que le bâtiment montrait des signes d'essoufflement, de vieillissement et que ses couleurs criardes en pénalisaient la perception. Une nouvelle volonté municipale intègre désormais le bâtiment dans son environnement. L'A3DC a repris dans son étude de coloration du bâtiment les tonalités de brique, les tons de pierre meulière et de rocaillage des façades environnantes, le fer galvanisé des rideaux de commerce, les carreaux de parement de faïence beige..., afin que le bâtiment circulaire soit désormais conçu comme un panorama sur son voisinage immédiat. Comme par capillarité, les halles couvertes du marché de Villiers aspirent toutes les couleurs immédiatement en contact avec leurs façades, pour inspirer au marché une nouvelle tenue pleine de légitimité, d'allure et de cohérence urbaine. Les halles sont bien partie pour une cure de jeunesse et d'orange vitaminé...
Trente ans après le concept de Géographie de la couleur© de Jean-Philippe Lenclos qui établissait le constat des couleurs dans l'architecture traditionnelle des provinces françaises, il est intéressant de prendre en compte les dérives constatées aujourd'hui en matière de coloration des façades. Autrefois, douces et subtiles, liées à la qualité des matériaux locaux, des pigments naturels, des sulfates de fer, du bleu de méthylène, du bleu de cobalt... voire du bleu de lessive, les façades des maisons alsaciennes présentaient des colorations fugaces, douces, patinées car estompables avec le temps. Les façades sont aujourd'hui toujours plus colorées, tant en ville que dans les villages, principalement à cause des nouvelles solutions techniques apportées par les produits industrielles, peintures et enduits. Le phénomène est intéressant car il est général et l'œil avisé saura reconnaître partout cette volonté de toujours plus de couleur, au détriment du charme, de la patine ...
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