Accéder au contenu principal

Couleurs d'artistes


Arthur Buxton a développé une nouvelle façon de regarder les combinaisons de couleurs. En retirant les éléments figuratifs et ceux servant à la composition d'une image, ce qui reste, ce n’est plus que la couleur. Ce rien que la couleur permet d’apprécier plus objectivement la palette et son harmonie. En utilisant un logiciel d'extraction colorée et Adobe Illustrator, Buxton a créé un certain nombre de diagrammes qui révèlent une somme surprenante d'informations, communiquée par les couleurs seules.

La première image ci-dessus montre une analyse des couvertures de Vogue Magazine dans son édition anglaise, de 2001 à 2011. Dans l'ordre chronologique des différentes éditions mensuelles, chaque ligne de 12 blocs est le résumé d’une année de couvertures du magazine. Dans chaque bloc, les bandes de couleur représentent les cinq couleurs les plus répandues et varient en largeur, proportionnellement à leur apparition dans chacun des mois de parution. Chacune des bandes commence en mai et remontent dans le temps. L'illustration se lit donc logiquement de mai 2001 (en haut à gauche) à avril 2011 (en bas à droite).


Les images qui suivent sont des séries de camemberts représentant 28 peintures significatives, chacune du même artiste. A nouveau, chaque camembert résume les cinq couleurs les plus visibles dans l’œuvre du peintre, et chaque couleur est représentée par une portion, une part proportionnelle du gâteau.


Par exemple, van Gogh, décrypté par le biais de cette recherche, de gauche à droite et de haut en bas, aux travers de ses tableaux emblématiques:



1. Nuit étoilée / 2. Autoportrait / 3. La chambre de van Gogh à Arles / 4. Bandage / 5. Moissonneurs / 6. Église à Arles / 7. Autoportrait à l’oreille bandée / 8. Tournesols / 9. Portrait du Docteur Gachet / 10. Café, la nuit  / 11. Chalands de charbon / 12. Champs de blé / 13. Bottes de foin / 14. Le semeur / 15. Vieil homme dans la peine / 16. La cour / 17. Mûrier / 18. Saules / 19. Chaise / 20. Les mangeurs de pommes de terre  21. Chaussures / 22. Amandier / 23. Toit de chaume à Cordeville / 24. Pause de midi / 25. Aviron avec cigarette / 26. Champ de fleurs jaunes / 27. Iris / 28. Champ avec cyprès.


La même technique d’analyse est proposée ici pour Matisse, Monet, Manck… une sorte d’alphabet analytique des couleurs de peintres que l’Atelier 3D couleur a décryptées de son côté, l’année dernière, par les couleurs utilisées dans leurs autoportraits.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

couleur & architecture... dingues !

L'architecture contemporaine, quand elle se défoule et se lâche, associe souvent humour, rêve, fantaisie et couleur. Au-delà de la performance et de la créativité, de la surprise devant tant de liberté dans l'usage de lois défiant gravité, équilibre et normalité, voilà un petit palmarès parmi 15 excentricités non dénuées de charme, trouvées ici et là de par le monde... La légende de cette maison-coquillage mexicaine servant d'introduction à cet inventaire à la Prévert est en fin d'article... 1. Maison molle (Sopot, Pologne) Construite de janvier à décembre 2003, les architectes de ce projet fondu sont Jan Marcin Szancer, célèbre artiste polonais et illustrateur de livres pour enfants, et Per Dahlberg, un peintre suédois vivant à Sopot. Maison molle (Pologne) 2. La Forêt en Spirale d'Hundertwasser (Darmstadt, Allemagne) Cet ilôt de verdure a été construit à Darmstadt entre 1998 et

Le bleu, l'architecture et l'Alsace

Trente ans après le concept de Géographie de la couleur© de Jean-Philippe Lenclos qui établissait le constat des couleurs dans l'architecture traditionnelle des provinces françaises, il est intéressant de prendre en compte les dérives constatées aujourd'hui en matière de coloration des façades. Autrefois, douces et subtiles, liées à la qualité des matériaux locaux, des pigments naturels, des sulfates de fer, du bleu de méthylène, du bleu de cobalt... voire du bleu de lessive, les façades des maisons alsaciennes présentaient des colorations fugaces, douces, patinées car estompables avec le temps. Les façades sont aujourd'hui toujours plus colorées, tant en ville que dans les villages, principalement à cause des nouvelles solutions techniques apportées par les produits industrielles, peintures et enduits. Le phénomène est intéressant car il est général et l'œil avisé saura reconnaître partout cette volonté de toujours plus de couleur, au détriment du charme, de la patine

Les couleurs dans The Grand Budapest Hotel.

Le film embarque le spectateur dans l’histoire de Monsieur Gustave, concierge du Grand Budapest Hôtel, et d’un jeune porteur, Zéro Mustafa. Ces deux personnages vont se lier d’amitié en se retrouvant mêlés à la disparition d’une peinture, un meurtre et une guerre en cours.  Le film a été fortement apprécié pour ces couleurs agréables et son esthétisme distingué. Nous retrouvons l’histoire même du film dans le choix des couleurs. A premier abord, le Grand Budapest Hôtel paraît féérique avec sa façade rose clair, bleu et blanche. Cela rappelle les couleurs de l’enfance, l’extérieur de l’hôtel paraît idyllique. Quand on pénètre à l’intérieur, l’accueil et les ascenseurs sont peints en rouge vif et le personnel à un uniforme violet. Les couleurs de la façade symbolisent l’innocence et la nostalgie de l’enfance. Nous retrouvons cette nostalgie clairement évoquée par Zéro Mustafa qui raconte son histoire. De plus, cette nostalgie domine la manière dont Zéro rac