Accéder au contenu principal

Dégoût et des couleurs...

                  

À l’occasion de la prochaine fête d’Halloween, la chaîne de fast-food Burger King lance en octobre 2015 le Halloween Whopper, un burger en édition limitée aux Etats-Unis, et disponible jusqu'au mois de novembre. Comme son illustre inspirateur et prédécesseur japonais, le Kuro Burger, celui-ci a la particularité de décliner la couleur noire sur tous ses ingrédients, pour les rendre encore plus effrayants, mais pas que.... car Burger King a également trouvé la recette pour transformer le noir le plus noir en vert le plus fluo, quelques heures plus tard... Et depuis, c'est l'affolement sur la toile ! Qu'on en juge...





Tout commence au Japon en 2012, là où Burger King Japon innove et décide de sortir un "Kuro Burger", littéralement un burger noir, fait de petits pains mêlant dans la farine de la cendre de bambou, une sauce à l'oignon et à l'ail colorée à l'encre de seiche, des rondelles de steack haché relevées de poivre noir et de ketchup de la même couleur, et un fromage fondu noir, lui aussi coloré à la cendre de bambou. La cendre de bambou est dans la tradition culinaire du Japon, et les japonais en aiment le goût, pas de problème de ce côté. Ce qui culturelement est acceptable au Japon, manger du noir, est déjà un premier tabou difficile à avaler dans les sociétés occidentales. Mais cela ne s'arrête pas là... Burger King Japon pousse la curiosité jusqu'à proposer plusieurs recettes de son Kuro, une version Diamant noir, une Ninja et une version Perle noire, selon un mix de différents ingrédients. L'art soigné de la présentation à la fois d'une grande sobriété et d'une grande élégance faisant le reste, le burger carré est indéniablement un bel objet à regarder... Reste donc à l'avaler et à le digérer, et c'est la que commencent les problèmes ...






Début 2013, fort de cette expérience et de ce premier succès apparent dans la destructuration des codes alimentaires, c'est la chaîne de fast-foods Quick en Belgique qui dévoile son burger noir, juste au moment du relancement sur les écrans de Star Wars: Episode I en 3D au cinéma. Le burger Dark Vador présente un pain artificiellement noir, ce qui avait, à l'époque, bien intrigué les journalistes du HuffPost...






Et là, il y aura pour Halloween 2015 aux Etats-Unis de quoi fêter dignement la fête des horreurs et autres monstruosités avec cette recette inédite pour l'automne. Le Kuro Burger, une fois digéré et transité normalement par les voies naturelles, garantit une très curieuse, très prononcée et très tenace couleur, entre vert sombre et vert fluo. 
De quoi se faire vraiment peur, dans le fond !...
Et pour revenir à nos goûts et à nos habitudes en cuisine, le noir n'est pas considéré comme une couleur culinaire. Pas appétissante, pas incitative, pas délicieuse par préjugé... Seule exception, la coloration par encre de seiche qui noircit aussi bien le risotto que les pâtes... et une certaine variété de riz naturellement noir. Rien d'autre !





Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

couleur & architecture... dingues !

L'architecture contemporaine, quand elle se défoule et se lâche, associe souvent humour, rêve, fantaisie et couleur. Au-delà de la performance et de la créativité, de la surprise devant tant de liberté dans l'usage de lois défiant gravité, équilibre et normalité, voilà un petit palmarès parmi 15 excentricités non dénuées de charme, trouvées ici et là de par le monde... La légende de cette maison-coquillage mexicaine servant d'introduction à cet inventaire à la Prévert est en fin d'article... 1. Maison molle (Sopot, Pologne) Construite de janvier à décembre 2003, les architectes de ce projet fondu sont Jan Marcin Szancer, célèbre artiste polonais et illustrateur de livres pour enfants, et Per Dahlberg, un peintre suédois vivant à Sopot. Maison molle (Pologne) 2. La Forêt en Spirale d'Hundertwasser (Darmstadt, Allemagne) Cet ilôt de verdure a été construit à Darmstadt entre 1998 et

Le bleu, l'architecture et l'Alsace

Trente ans après le concept de Géographie de la couleur© de Jean-Philippe Lenclos qui établissait le constat des couleurs dans l'architecture traditionnelle des provinces françaises, il est intéressant de prendre en compte les dérives constatées aujourd'hui en matière de coloration des façades. Autrefois, douces et subtiles, liées à la qualité des matériaux locaux, des pigments naturels, des sulfates de fer, du bleu de méthylène, du bleu de cobalt... voire du bleu de lessive, les façades des maisons alsaciennes présentaient des colorations fugaces, douces, patinées car estompables avec le temps. Les façades sont aujourd'hui toujours plus colorées, tant en ville que dans les villages, principalement à cause des nouvelles solutions techniques apportées par les produits industrielles, peintures et enduits. Le phénomène est intéressant car il est général et l'œil avisé saura reconnaître partout cette volonté de toujours plus de couleur, au détriment du charme, de la patine

Les couleurs dans The Grand Budapest Hotel.

Le film embarque le spectateur dans l’histoire de Monsieur Gustave, concierge du Grand Budapest Hôtel, et d’un jeune porteur, Zéro Mustafa. Ces deux personnages vont se lier d’amitié en se retrouvant mêlés à la disparition d’une peinture, un meurtre et une guerre en cours.  Le film a été fortement apprécié pour ces couleurs agréables et son esthétisme distingué. Nous retrouvons l’histoire même du film dans le choix des couleurs. A premier abord, le Grand Budapest Hôtel paraît féérique avec sa façade rose clair, bleu et blanche. Cela rappelle les couleurs de l’enfance, l’extérieur de l’hôtel paraît idyllique. Quand on pénètre à l’intérieur, l’accueil et les ascenseurs sont peints en rouge vif et le personnel à un uniforme violet. Les couleurs de la façade symbolisent l’innocence et la nostalgie de l’enfance. Nous retrouvons cette nostalgie clairement évoquée par Zéro Mustafa qui raconte son histoire. De plus, cette nostalgie domine la manière dont Zéro rac